LOUVRE - DNP MUSEUM LAB Actualités
LOUVRE - DNP MUSEUM LAB Actualités
  • Tokyo - Paris : Deux LDML
Présentation organisée par :
  • LOUVRE
  • DNP
Quelques principes muséographiques
Septième présentation Louvre - DNP Museum Lab Diplomatie et Porcelaines de Sèvres,Prestige et art de vivre à la française au XVIIIe siècle
Problématiques de développement et solutions proposées
Programmes multimédia introductifs à l'entrée des expositions
Problématique :
Il est parfois préférable que le visiteur ait des informations sur l'intention même de l'exposition qu'il va découvrir ou sur le contexte historique ou culturel des œuvres exposées, avant de commencer sa visite, afin de la rendre plus compréhensible et plus intéressante.
Des panneaux explicatifs, avec des données textuelles, sont souvent installés à cet effet à l'entrée des expositions, mais on voit également apparaître souvent ces derniers temps des écrans qui diffusent des programmes audio-visuels afin d'offrir des contenus plus riches.
Cependant, au même titre que sur les panneaux introductifs d'exposition, cette solution provoque souvent une rétention temporaire du flux des visiteurs, donnant l'impression que l'exposition est bondée, alors que dans les salles mêmes, les visiteurs sont répartis de façon plus équilibrée et circulent aisément. Ainsi, alors que les salles ne sont pas si encombrées, l'espace introductif est engorgé.
Or dans le cas spécifique de programmes audiovisuels, cette situation peut déborder également dans les salles d'exposition. En effet, les visiteurs qui arrivent en cours de programme souhaitent souvent voir le début aussi, et finissent par rester pour le revoir intégralement une deuxième fois. Cela entraîne un déplacement par groupes de visiteurs à la fin de l'émission qui provoque des encombrements notamment dans les premières salles.

Proposition de Museum Lab :
Outre une réflexion sur la durée la plus appropriée pour une animation audio-visuelle en début d'exposition, Museum Lab a imaginé d'organiser l'émission en chapitres afin que le visiteur repère facilement ce qu'il a déjà vu, ce qui lui permet de quitter l'espace d'introduction en cours d'animation. Cette solution a l'avantage d'éviter le déplacement d'un nombre trop important de visiteurs à la fin de l'émission.
Au-delà de cette division en chapitres, le programme est diffusé sur deux écrans, l'un horizontal posé sur le sol, et l'autre vertical. L'écran horizontal, qu'on regarde de haut, est plus facile à voir en se tenant près du dispositif, si bien que les visiteurs s'y approcheront spontanément. L'écran vertical, qui recouvre toute la surface de la paroi, est plus agréable à découvrir avec un peu de recul. Ainsi, on peut répartir naturellement les spectacteurs dans l'espace et éviter qu'ils se concentrent tous au même endroit, leur proposant aussi une liberté de déplacement pendant la diffusion du programme, après chaque chapitre par exemple.
Faciliter la prise en main d'un dispositif multimédia
Problématique :
Dans son travail de développement d'outils multimédia de médiation, Museum Lab considère qu'un des enjeux essentiels consiste à concevoir des interfaces ou des interactions qui permettent à tout utilisateur d'avoir accès de façon intuitive aux informations. Diverses expériences ont été menées en ce sens lors du premier cycle d'expositions organisées à Gotanda.
Aujourd'hui, de plus en plus de dispositifs multimédia avec des écrans tactiles sont installés dans les lieux publics. Mais pour que l'utilisateur comprenne bien où il doit appuyer sur l'écran et éviter qu'il déclenche le programme voisin, il convient de délimiter des zones interactives relativement importantes, c'est-à-dire prévoir de "boutons" de grande taille. Ceci restreint la quantité d'informations que l'on peut afficher sur un écran, si bien que l'on a tendance, soit à limiter au minimum les données proposées, voire à les donner sous une forme simplifiée, soit à utiliser une structure en arborescence, avec plusieurs couches d'informations reliées entre elles.
Cependant, les arborescences présentent une difficulté : elles ne permettent pas d'imaginer la totalité des informations disponibles sur les différentes couches. Le visiteur ne sait pas par exemple à quel niveau de l'arborescence il se trouve, ni combien d'étapes il lui faudra pour parcourir un sous-ensemble complet, si bien qu'il se retrouve à interrompre la consultation avant d'atteindre les éléments importants que le concepteur voulait lui faire découvrir, ou avant de trouver les informations qu'il recherchait. Des informations qui auraient pu l'intéresser peuvent lui échapper, du fait qu'il ne s'est pas rendu compte de leur présence. Finalement, ni l'utilisateur, ni le concepteur n'y trouvent leur compte.

Proposition de Museum Lab :
Présenter la structure arborescente sur l'écran est une solution qui permet au visiteur de comprendre l'étendue des données disponibles, mais pour la septième présentation, Museum Lab a cherché à suggérer la quantité de couches et de contenus de façon intuitive en utilisant comme interface des dépliants papier.
De façon intuitive, le visiteur peut comprendre qu'il y a autant de types d'informations qu'il y a de types de dépliants, et que la quantité d'informations disponibles est limitée par le nombre de pages d'un dépliant. Museum Lab se sert de cette connaissance intuitive pour transposer les gestes habituels en manipulation informatique : "Prendre le dépliant en main" signifiera "Choisir un contenu sur l'écran", "Tourner une page" signifiera "Passer à la couche d'information suivante".
Une interaction fondée sur un acte aussi familier que celui d'utiliser un dépliant papier a l'avantage de permettre une manipulation intuitive, sans avoir à recourir à un mode d'emploi.
Les fonctions des écrans multimédia au service de l'affichage de cartels
Problématique :
L'objectif d'un musée est de faire découvrir aux visiteurs des œuvres d'art. Ce sont elles qui doivent être mises en valeur, et on s'efforce de limiter les informations ou les éléments qui peuvent en perturber l'appréciation. Cependant, la diversification des publics fréquentant les musées, notamment venant de cultures ou de zones linguistiques différentes, oblige les musées à étoffer le minimum d'informations jusqu'ici fournies (titre de l'œuvre, nom de l'artiste, date de réalisation...) et à les afficher en plusieurs langues, afin de rendre la compréhension de l'œuvre accessible à un plus grand nombre. Ces informations peuvent dans certains cas aller jusqu'à une explication plus fournies pour mieux comprendre l'œuvre.
Mais les contraintes d'espace et les emplacements disponibles pour afficher ces informations empêchent parfois de bien faire le lien entre l'information et l'œuvre.
Dans certains musées, des mini-écrans ont commencé à faire leur apparition pour diffuser ces informations de base, mais on constate que leur lisibilité est souvent moins bonne que celle des cartels imprimés. Par ailleurs, l'augmentation de la quantité d'informations entraîne une congestion devant les écrans. Enfin, en cas de panne, le minimum indispensable n'est plus affiché. Des problèmes subsistent donc.

Proposition de Museum Lab :
A l'occasion de la septième présentation, Museum Lab propose d'imprimer le minimum indispensable sur un mini-écran afin d'assurer les fonctions classiques d'un cartel, et de combiner ces renseignements de base avec des animations audio-visuelles diffusées sur mini-écran, afin de fournir des compléments d'informations comme le multilinguisme ou des explications contextuelles, etc.
Cette proposition permettra d'explorer et d'expérimenter diverses hypothèses tant au niveau du programme (qualité et quantité d'informations), qu'au niveau du matériel (forme, lisibilité, etc.)
Accompagner le regard du visiteur
Problématique :
Devant une œuvre, le visiteur veut savoir ce qu'il doit regarder dans celle-ci, veut comprendre ce qu'il faut voir pour l'apprécier pleinement. Jusqu'à présent, pour y parvenir, il devait décomposer son action en deux temps : obtenir au préalable un certain nombre d'informations, et utiliser ces informations une fois devant l'œuvre pour mieux la regarder.
Par exemple, si les informations sont affichées sur un panneau, son regard devait faire des allers-retours entre le panneau et l'œuvre. Si les informations sont dans un format audio, elles avaient tendance à se limiter à des explications sur l'histoire ou le contexte de l'œuvre car il est difficile de transmettre oralement des éléments visuels. Tout ceci n'invite pas nécessairement à regarder l'œuvre en tant que telle.

Proposition de Museum Lab :
Cette problématique est transversale au projet Louvre - DNP Museum Lab : chaque présentation tente de proposer une solution adaptée aux œuvres exposées. Elle s'inscrit dans la réflexion plus large sur la façon de faire cohabiter l'œuvre et les informations sur l'œuvre grâce au multimédia, pour réussir à concilier le fait de regarder une œuvre et d'avoir accès en même temps à des informations sur l'œuvre.
Pour la septième présentation, Museum Lab a conçu un dispositif audio-visuel qui accompagne le regard du visiteur en pointant un faisceau lumineux directement sur l'œuvre, afin de mettre en avant ce qu'il convient de regarder et un affichage textuel fournissant des explications.
Offrir un même contenu sur plusieurs dispositifs multimédia
Problématique :
Les contenus offrant des expériences proches d'une participation à un atelier sont plébiscités pour leur forte valeur pédagogique, du fait que les utilisateurs sont invités à avoir une posture active.
Les contenus de type simulation en sont une illustration typique, mais l'interaction reste largement individuelle. Plus le contenu est intéressant, plus le temps de monopolisation du dispositif est long. Installer de tels appareils risque donc de provoquer de longues files d'attente de visiteurs souhaitant participer, c'est-à-dire consulter eux-mêmes les contenus.
Une solution consiste à installer plusieurs dispositifs, mais le visiteur n'est jamais sûr que l'appareil voisin propose le même contenu que le sien. Souvent on constate qu'il pense que chaque dispositif a un contenu différent : il se demande donc par lequel il doit commencer, et n'hésite pas à s'installer devant le 2e dispositif après avoir terminé une première consultation.
D'autre part, les contenus interactifs proposés sur plusieurs dispositifs multimédia semblables ne permettent pas une consultation collective, si bien que les visiteurs venus en petits groupes ont du mal à partager entre eux le parcours de la simulation ou ses résultats, si bien que l'expérience n'est pas aussi satisfaisante qu'un atelier réel.

Proposition de Museum Lab :
La septième présentation propose une formule dans laquelle chacun dispose de son propre écran pour la consultation, tout en partageant les contenus avec les autres visiteurs.
Le menu propose de choisir parmi plusieurs contenus, matérialisés par des objets que les visiteurs vont se partager pour permettre une manipulation à plusieurs. Les résultats des interactions apparaissent non seulement sur les écrans individuels, mais aussi sous forme de projection en volume visibles par tous, offrant l'occasion de partager les expériences vécues, comme dans un vrai atelier.


Comment observer un objet d'art plus en détail
Problématique :
A l'origine, certains objets d'art pouvaient être pris en main librement et utilisé dans la vie de tous les jours, mais pour des raisons de conservation, ces objets ne peuvent plus êtres touchés. Il devient dès lors difficile d'observer les détails de l'objet à travers une vitrine, et le visiteur peut difficilement saisir son degré d'achèvement et la qualité de sa finition.

Proposition de Museum Lab :
Pour permettre au visiteur de se rendre compte des effets décoratifs de la porcelaine exposée dans la septième présentation, Museum Lab lui propose de les prendre en main de façon virtuelle et de les manipuler comme il l'entend, grâce à des technologies utilisant des images de synthèse en 3D. En superposant ces images 3D avec des images en très haute résolution, il devient possible de voir des détails difficiles à deviner simplement avec de la 3D.
Développement de dispositifs multimédia destinés à être réinstallés au musée du Louvre
Problématique :
Deux dispositifs multimédia développés pour la septième présentation de Museum Lab seront réinstallés au musée du Louvre à Paris, d'abord de façon temporaire en 2011 dans les salles actuelles du département des objets d'art, puis dans les salles rénovées des collections de mobilier du XVIIIe siècle, dont l'ouverture est prévue pour 2012. Ils constitueront la première illustration d'une réimplantation pérenne dans des salles permanentes du musée du Louvre de dispositifs multimédia développés dans le cadre du projet Louvre - DNP Museum Lab.
Leur développement nécessite donc d'intégrer toutes les contraintes propres au Louvre, au niveau logiciel comme matériel : des interfaces multilingues qui répondent aux attentes d'un public international provenant d'horizons culturels divers; un système robuste et résistant sachant que la fréquentation du Louvre dépasse 8 millions de visiteurs par an; des contenus pertinents qui s'intègrent dans les espaces d'exposition sans gêner la découverte des œuvres. A ces contraintes s'ajoutent celles d'ordre architectural pour une réimplantation dans un monument historique comme le Palais du Louvre.
En installant un dispositif multimédia près d'une œuvre dans une salle d'exposition, le risque est que le visiteur se contente du programme multimédia sans prendre le temps suffisant pour admirer l'œuvre en tant que telle. Il est donc important que les programmes multimédia soient conçus pour être partie intégrante de la découverte et de l'appréciation de l'œuvre. Leur consultation doit ainsi renvoyer aux œuvres réelles pour en comprendre toutes les explications, les programmes devant être le moins possible consultés indépendemment des œuvres à proximité.

Proposition de Museum Lab :
Parmi les dispositifs de la septième présentation, deux ont été conçus avec des interfaces utilisables dans les conditions réelles du musée du Louvre.
La première proposition, intégrée à la vitrine elle-même, consiste en une démonstration visuelle centrée autour de l'œuvre, combinant un programme explicatif audio-visuel à des accessoires exposés (matériaux constitutifs de l'œuvre).
Le deuxième dispositif capte l'intérêt du visiteur avec une reconstitution qui le met en scène, comme s'il participait lui-même aux actions qui se déroulent sous ses yeux.
L'enjeu réside dans la posture proposée au visiteur, afin de l'impliquer physiquement tout en lui donnant des clés de lecture, dans une approche des œuvres d'art riche en imagination.


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